le Pilozoïque
des fossiles en pleine forme
les mange-piles
J’ai oublié depuis quand ils dorment au fond d’un vieux carton sur l’étagère du haut. L’épaisseur de poussière, la patine des fils et surtout les LEDs vertes et rouges : autant d’indices d’un grand âge. A l’époque, je ne trouve en magasin que ces deux couleurs. Un détail qui me permet de dater ma découverte du “Pilozoïque”.
Du français “pile” et du grec “zôikos” (animalier), le Pilozoïque est un âge technologique bien à moi. Encore débutant, j’utilise toutes sortes de piles pour la Boule comme pour mes petites sculptures. Beaucoup font penser à des insectes qui ont deux fils - deux antennes - branchées sur une pile convenable.
Le samedi de ma découverte le chat n’a presque plus de croquettes. Alors je profite d’un saut au magasin pour acheter une grosse ration de piles fraîches pour les ancètres et des croqettes pour le fauvinet. Les monstres semblent en forme malgré leur âge. Depuis les années 90 ces Luchrones primitifs ont dévoré moins de piles qu’on ne l’imagine. En effet, ils sont sensibles à la lumière et ne s’animent que dans la pénombre de la soirée pour un nombre limité de cycles.
On sait que les fossiles sont robustes mais certains le sont moins que d’autres. Qui a encore chez lui un ordinateur de 1992 qui soit utilisable ? Alors, oui ! Je suis très fier de la vigueur persistante de mes premières esquisses.
Le Pilozoïque présentait un monde assez complet car j’avais créé aussi des genres de végétaux - aux rythmes lumineux plus paisibles - qui eux aussi se poussaient sur des piles.
Cette époque est bien révolue. Le câble USB de téléphone portable a remplacé les piles.
L’USBcène a succédé au Pilozoique.